Parmi le nombre de préjugés loufoques qui tournent sur les rousses, en voilà un plutôt amusant : les femmes rousses seraient des nymphomanes avides de sexe. Allons bon ! Mais d’où vient donc ce « mythe des touffes de feu » ? (je tiens à me décharger de toute responsabilité concernant le nom de ce mythe).
Qu’en dit l’histoire ?
Depuis la nuit des temps, les rousses sont associées aux « putains ». La religion catholique, en assimilant la chevelure flamboyante aux flammes rougeoyantes de l’enfer, a fortement contribué à répandre cette idée. Bien avant Eve, Lilith aurait été la première femme d’Adam et de leur union avec un autre démon serait née toute une race de créatures maléfiques. Insoumise et rebelle, elle sacrifie chaque jour cent de ses enfants pour garder sa liberté.
Marie-Madeleine, la pécheresse repentie a souvent été représentée en art sacré avec de longs cheveux roux dénoués comme les prostituées de Palestine. Dans le Nouveau Testament, elle est décrite comme la femme que Jésus a délivré de sept démons et l’une de ses disciples qui l’a suivi jusqu’à sa mort.
Au Moyen-Age, pas de demi-mesure. Les rousses sont soit des sorcières, soit des prostituées. En 1254, une ordonnance du roi Saint-Louis oblige les prostituées à se teindre les cheveux en roux « couleur des feux de l’enfer et de la luxure » pour bien les distinguer des femmes « respectables »
Fin 19ème, la rumeur perdure avec les biosexistes, des médecins qui signent des traités selon lesquels les rousses possèdent un gène lié à la prostitution. Rien que ça ! Ainsi, les plus grands auteurs du siècle entretiennent le mythe en assignant à leurs héroïnes des chevelures de feu. La Nana de Zola, une courtisane tantôt blonde quand elle est sage, tantôt rousse dès lors qu’elle devient une femme fatale et l’Yvette de Maupassant qui devient une prostituée comme sa mère, à cause de ses cheveux roux.
Et la science ?
D’après une étude menée par le Professeur Werner Habermehl, spécialiste de la sexualité au Centre de recherche sociale de l’Université de Hambourg, les femmes aux cheveux roux auraient une vie sexuelle bien plus mouvementée que les brunes ou les blondes. Elles auraient aussi bien plus de partenaires sexuels et feraient l’amour plus souvent que la moyenne. Le professeur indique dans les colonnes du Daily Mail que les vraies rousses en couple peuvent difficilement changer de couleur de cheveux tant leur conjoint y sont attachés.
Confessions d’une rousse nymphomane
Mes chères rouquines, devant tant de preuves accablantes, nous devons malheureusement nous rendre à l’évidence : nous sommes de véritables accros au sexe ! Alors, puisque nous sommes percées à jour, il ne nous reste plus qu’à avouer l’inavouable. Oui, nous ne pensons qu’à ça. Nuit et jour. Chaque microseconde. Pour nous, un simple trombone ou un pudding reflètent des aspects charnels. Ne vous êtes-vous donc jamais demandés pourquoi nous avions un caractère si irritable ? Mais c’est parce que nous sommes fatiguées ! Si fatiguées de devoir organiser notre journée entre le travail et nos innombrables amants à caser. Notre soif de sexe n’est jamais rassasiée. Jamais ! Et nous finirons par en mourir. Tel est notre tragique destin. Ayez pitié de notre âme (… et merde).