Être(s) roux : regards croisés sur une singularité est désormais disponible ! Entièrement dédié à la rousseur, ce livre regroupe les analyses de Marie-Savine Colin et Élodie Roux-Guyomard, les photographies de Pascal Sacleux ainsi que de nombreux témoignages de personnes rousses.
Un livre incontournable si vous souhaitez en savoir plus sur les roux et les rousses !
Être(s) roux : un livre esthétique et engagé
Rare et convoitée, étrange et décriée, la couleur rousse suscite bien souvent des sentiments extrêmes avec lesquels il est parfois difficile de composer. Au-delà d’une simple teinte, au-delà d’une singularité pourtant anodine, cette couleur participe à la construction identitaire de celui qui regarde sa chevelure avec des sentiments parfois mitigés.
Comment en effet s’aimer lorsque les autres nous renvoient régulièrement à notre différence ? Comment s’affirmer quand on nous prête un tempérament qui n’est pas le nôtre ? Les roux seraient-ils agressifs et laids ? Les rousses chaudes et manipulatrices ? Sommes-nous si singuliers ou n’est-ce pas plutôt le regard de l’autre qui est biaisé ?
Certains diront « Oui, mais ça, c’était avant. On ne se moque plus des roux. La preuve : ils sont partout ! Au cinéma, dans la publicité, ils rayonnent et sont à la mode… ». Certes, mais pourquoi ? Comment en effet expliquer que ceux qui sont si rares dans les cours d’école sont paradoxalement surreprésentés dans les médias ? Pari gagné ou pari faussé ?
Et les enfants, eux, qu’en disent-ils ? Est-ce vrai ? Ne se moque-t-on plus d’eux ?
Nous ne pouvions laisser ces questions en suspens, nous voulions savoir, remonter le fil de l’Histoire, comprendre la psyché humaine et surtout, rencontrer des roux pour les faire témoigner. Nous pensions aussi que le thème de la rousseur, si complexe et passionnant, méritait un bel ouvrage, fort et intelligent, pour parler de nous, entre nous et aux autres.
La rousseur sous toutes les coutures
Ce livre rassemble les 728 portraits de roux qui sont passés devant l’objectif du photographe Pascal Sacleux. Notre volonté : valoriser les roux, leur offrir une visibilité, sans casting préalable, pour leur prouver que même s’ils sont rares, ils ne sont pour autant pas seuls. À travers le regard du photographe, nous voulions aussi faire évoluer celui des roux sur eux-mêmes et celui des autres sur nous.
Être(s) roux est aussi le terrain d’une réflexion transversale qui s’appuie sur de nombreuses données scientifiques (histoire, génétique, sociologie, psychanalyse…) mais aussi sur l’étude de la représentation de la rousseur dans l’art et les médias notamment. Il s’agit là de mieux comprendre ce regard qui se porte sur nous et percer les mystères de l’inconscient collectif. Comment en effet expliquer que quelques mèches suscitent encore tant de sentiments extrêmes ? Que se cachent-ils derrière ces jugements hâtifs et parfois stigmatisants ?
Cet ouvrage est enfin celui de la parole, celle d’adultes comme d’enfants, dont nous avons croisé les regards, souvent remplis d’émotions. Ils nous racontent leur histoire personnelle que nous tenions à vous livrer telle que nous l’avons recueillie. Car avant d’être une aventure artistique, ce livre est avant tout une aventure humaine.
Parce qu’être roux est une chance
L’Histoire ne fut pas tendre avec les roux, les préjugés, eux, subsistent encore. Nous ne souhaitions toutefois pas verser dans le pathos et la victimisation. Nous tenions également à partager un propos nuancé, loin de cette généralisation que nous dénonçons nous-mêmes.
Être(s) roux est donc avant tout un livre positif, car la rousseur constitue à la fois une chance et un défi que de nombreux roux ont choisi de relever, s’appropriant leur singularité pour la transformer en force et fierté. Nous évoquons donc aussi toutes les initiatives récentes autour de la rousseur et mettons en avant plusieurs icônes rousses actuelles. Les roux sont certes rares, mais ils ne sont pas résignés et nous souhaitions le réaffirmer.
Nous voulions enfin donner des clés pour s’affranchir du regard de l’autre. Comprendre, décrypter, mettre du sens sur ce qui a priori n’en a pas, pour ensuite lever la tête, s’aimer et accéder à la liberté d’être et de pensée.
Si mettre fin aux stéréotypes est un travail de longue haleine, il s’agira surtout de modifier notre façon de recevoir ce que l’on dit de nous. Prenons de la hauteur et avançons en nous faisant confiance.
Être(s) roux, la rencontre de trois énergies
Suite à des études d’histoire de l’art qui lui ont révélé la beauté de sa singularité capillaire, Marie-Savine Colin a souhaité se questionner sur le poids de l’imaginaire collectif sur la rousseur. Après avoir analysé l’image de la femme rousse véhiculée par la peinture à travers le blog Je veux une rousse, elle a poursuivi sa quête avec la réalisation d’un documentaire. Son objectif : retracer l’histoire et la vision de la rousseur dans l’inconscient, et faire témoigner des personnes rousses sur leur expérience, pour comprendre quel a pu en être l’impact identitaire.
Élodie Roux-Guyomard a fait de sa plume son arme de prédilection. En fondant le blog La Vie en Rousse, elle a souhaité offrir un terrain de réflexion à tous ceux qui s’interrogent sur la représentation de la rousseur. Si elle assume aujourd’hui pleinement sa différence dont elle connait l’influence sur son identité, elle est également consciente que ses longues mèches rousses ne lui ont pas toujours simplifié l’existence. Mais à force d’information, d’échanges et de clairvoyance, elle espère insuffler cette confiance acquise à ceux qui doutent d’eux.
Pascal Sacleux photographie les « minorités visibles » depuis de nombreuses années. En avril 2016, il décide de se pencher sur le cas de ses « semblables » et photographie les roux et de rousses de tous âges, aux quatre coins de la Bretagne. Par ce recueil de portraits, il souhaite ainsi créer du lien et valoriser ceux qui doutent. En mai 2017, il présentait l’exposition Bretagne, ornements de rousseur à Rennes. Porté par l’enthousiasme de ceux qu’il photographie, il a poursuivi les prises de vue, cumulant ainsi plus de 700 portraits de personnes rousses. Pascal Sacleux organisera le 24 août 2019 la deuxième édition du festival RED LOVE.
La surprise du chef : une préface signée par Bertrand Dicale, journaliste et auteur notamment de Maudits métis, aux Éditions JC Lattès (2011) !
Être(s) roux : regards croisés sur une singularité (Éditions Goater – juillet 2018) – 25 €